La Martinière
Ce magnifique édifice, cher aux cœurs des Vauxois, se compose d’un bâtiment principal initial, relié à un second par un passage vitré ; le jardin d’hiver. Le bâtiment principal (1880) est une création de l’architecte Lucien Roy (1850-1941). Il s’inspire de différents styles, telle que l’architecture médiévale (aspect forteresse, fenêtres en forme de meurtrières, rosaces romanes), l’architecture renaissance (tour surmontée d’un clocheton d’ardoise), ou encore l’architecture flamande (pignons à pas de moineaux) pour la réalisation du bâtiment.
Les matériaux, eux aussi, se veulent originaux : briques de bourgogne à plusieurs teintes, céramiques, fer. Ces matériaux étaient d’habitude utilisés pour les constructions industrielles. Les murs de brique proposent de nombreuses ouvertures. Les toits, à deux ou quatre pentes, sont en ardoise. Le second bâtiment, plus tardif (1897) fut réalisé par l’architecte Paul Lagrave (1864-1933). Si d’extérieur, les deux bâtiments se mêlent de manière harmonieuse, l’intérieur se veut beaucoup plus moderne. Trois pièces sont ajoutées : le jardin d’hiver, la salle de billard, et l’atelier de peintre, à l’étage. Chacune d’entre elles se distinguent par son originalité : le jardin d’hiver présente de belles céramiques murales au décor végétal, ainsi qu’une mosaïque de marbre au sol. Le tout est mis en lumière par la verrière ; la salle de billard, elle, est entièrement lambrissée de bois pyrogravés représentant des motifs floraux. Un médaillon, au-dessus de la cheminée, représente une jeune femme de profil à la manière de Mucha, signé Oscar Lavau. Enfin, l’atelier de peintre arbore la plus belle oeuvre de la demeure : une verrière impressionnante par ses dimensions et les diverses techniques qu’elle utilise. Malheureusement, on ignore l’auteur de cette oeuvre, qui participe incontestablement au mouvement de l’Art nouveau. La bâtisse possède, jusqu’à la Seine, un vaste parc municipal avec terrains de sport et équipements pour les enfants.
La Martinière fut construite en deux temps, en 1880 puis en 1897. Au commencement, c’est Napoléon Emmanuel Stephanini, dit Léon Sari, qui acquiert le vaste terrain. Alors directeur des Folies Bergères, il y avait entrepris de grands travaux avec l’architecte Lucien Roy (1850-1941). Il fit appel à ce même architecte pour la création de sa demeure, en 1880. Une fois terminée, elle accueillit de nombreuses fêtes, à l’image de son propriétaire. Malheureusement, ces jours de gloire ne durèrent pas et la maison fut vendue en 1884 à Monsieur de Beauregard, puis en 1890 à Eugène Martin. Alors commence la deuxième époque de la demeure, dont on comprend maintenant le nom. Eugène Martin, diamantaire parisien, décide d’agrandir le bâtiment. Il demande à l’architecte Paul Lagrave (1864-1933) de faire ces modifications. Tourné vers l’art Nouveau, celui-ci construit alors la deuxième partie de la demeure, reliée à la première par le jardin d’hiver. La Martinière fut vendue en 1909 et passa encore entre les mains de quatre propriétaires. C’est en 1951 que la municipalité décida de l’acquérir.